Deux Africains réinventent l’aéronautique
Des Ailes Battantes pour les avions du futur ?
Heureuse surprise que cette entreprise d’inventeurs en aéronautique, JCR Technology, présente avec un module d’avion révolutionnaire à la 46ème édition [2005] du très réputé Salon du Bourget, qui comptait tout ce que le secteur a de sommités professionnelles mondiales et d’innovations technologiques. Deux Africains, deux Camerounais y faisaient découvrir et apprécier le résultat de 10 ans de passion pour l’aéronautique, et leur vision, leur prototype scientifique pour l’avion des décennies prochaines, MM. Emmanuel Foumbi et Appolos Chokoté. En marge du salon M. Foumbi, avec toute la réserve d’un inventeur qui protège «ses secrets de fabrication» a donné à Afrikara.com* quelques clés de compréhension du modèle JCR 001 à ailes battantes.
Les deux inventeurs africains, Emmanuel Foumbi, 35 ans diplômé en physique, en économie et en gestion, et Appolos Chokoté, 41 ans, médecin et diplômé en physique, ont travaillé dix années durant pour aboutir aux résultats d’aujourd’hui. Leur avion à ailes battantes leur a valu la curiosité et l’enthousiasme de bien des visiteurs du salon où ils étaient particulièrement bien placés entre Boeing et Ericsson.
JCR Technology, société installée en France et aux Etats-Unis [siège] porte un regard en rupture technologique avec l’habitude et les certitudes de l’aéronautique, toute son originalité part de là. L’hypothèse fondamentale de l’approche de JCR Technology est celle d’une aérodynamique instationnaire là où la théorie part généralement du postulat que l’air est stationnaire. Si les turbulences de l’air ne sont pas un problème pour l’oiseau dont l’air est le milieu naturel, alors il est possible de retrouver cette instationnarité avec l’avion qui n’est autre qu’un appareil volant imitant l’oiseau naturel. La solution ? Les ailes battantes dont les implications sont on ne peut plus conséquentes.
JCR Technology propose donc un avion à ailes battantes capable de réaliser un vol stationnaire, une immobilisation aérienne qui découle de son changement de paradigme. L’avion qui sortirait de cette innovation majeure, testée par les inventeurs offre un panier de caractéristiques réconciliant les exigences de compétitivité des compagnies, avec celles, écologiques et ergonomiques des utilisateurs, passagers, voisins, citoyens.
§ Gain économique et écologique : l’avion à ailes battantes permet de dépenser moins d’énergie en utilisant quarante fois moins de kérosène que son équivalent chez Boeing ou Airbus. Ceci est rendu possible par le remplacement des réacteurs par plusieurs petits moteurs frugaux. L’émission de gaz à effet de serre peut ainsi être contrôlée, de même les surfaces pour les manœuvres de décollage et d’atterrissage sont considérablement réduites, avantages économiques et écologiques. De plus les moteurs diminuent l’impact du bruit des réacteurs et donc des nuisances sonores avec un effet rétroactif sur les coûts, puisque les détours de trajet pour cause de nuisances pourront être optimisés.
La limitation du poids du carburant permet par ailleurs, à un coût moindre d’augmenter le volume de bagages et le confort des passagers, disposant d’un aéronef plus spacieux.
§ Gain en fiabilité et en sécurité : la solution JCR Technology avec ses ailes battantes apporte plus de stabilité puisque le poids de l’avion se répartit sur toutes les ailes. Le nombre de moteurs, 12, situés à l’intérieur permet une intervention en vol en cas d’incident, et offre de pouvoir voyager avec moins de risque d’une défaillance importante car il est plus difficile d’handicaper le fonctionnement d’une machine qui fonctionne avec 12 moteurs.
§ Gains éthiques : comme l’a répété M. Foumbi, cette technologie est inclusive, ouverte et se prête à la réappropriation des pays pauvres, voire à leur assistance technique au profit d’autres PED et même de pays développés. Si JCR Technology a pu développer cette innovation avec des moyens très faibles, elle est accessible et reproductible par des pays peu fortunés.
Dans les situations d’urgence humanitaire type prévention des catastrophes, Tsunami, la possibilité de vols stationnaires est susceptible de multiplier l’efficacité des interventions d’urgence. En sus, les faibles exigences logistiques relatives, la diminution des coûts de carburant rendraient une compétitivité aux compagnies africaines malmenées actuellement par leur gestion et un sévère contexte de libéralisation aérienne.
En tentant de se rapprocher le mieux possible du vol naturel, le JCR ouvre une fenêtre technologique de pointe dans l’aéronautique en réintroduisant une dimension écologique, éthique, en plus de l’impératif économique de compétition. C’est au prix d’un changement de paradigme que le physicien et le médecin [dont la connaissance du système nerveux a été fort utile aux résultats de l’aile battante], ont pu percer le mur de l’invention. Leur problématique est aujourd’hui de faire connaître leur innovation et établir des partenariats de différents types et enjeux selon les parties intéressées, financiers, industriels, mécènes, autres. Une association pour finaliser le prototype JRC 002 serait un développement appréciable parmi d’autres, et l’on espère que des contacts en ce sens seront bientôt aboutis.
M. Foumbi nous a confié pour terminer que l’Africain qu’il est n’éprouvait aucune surprise du retour de la technologie dans son bassin originel qu’est l’Afrique, mère de l’homo sapiens sapiens, des premières civilisations et technologies humaines connues.
26/07/2005
Source: Afrikara
* Interview téléphonique réalisée le 21 juin 2005. Lire aussi l’interview réalisée par Louis kemayou pour le journal Le Messager : http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=44&code_art=6591&numero=1