Robert Bourgi, l’ancien conseiller des présidents Chirac et Sarkozy raconte, dans un livre autobiographique qui vient de sortir, comment les chefs d’Etat africains ont souvent financé la classe politique française.
France – Afrique: un marché de dupes?
L’avocat franco-libanais Robert Bourgi fait des révélations sur les rapports entre des anciens chefs d’Etat français et des présidents africains, dans son dernier essai : “Ils savent que je sais tout. Ma vie en Françafrique”, paru chez Max Milo. »Vous m’offrez l’opportunité de laver ma conscience », confie-t-il à Marc Perelman sur le plateau de France 24. Valises de franc-CFA offertes au parti gaulliste, arrangements occultes et autres coups bas : dans son recueil de mémoire « Ils savent que je sais tout – Ma vie en Françafrique » (éditions Max Milo), co-écrit avec Frédéric Lejeal, il dévoile les dessous de ses missions lorsqu’il était le conseiller officieux de l’Élysée pour l’Afrique.
Bon connaisseur de l’Afrique, Bourgi, qui a travaillé avec les présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, a côtoyé plus d’un chef d’Etat africain francophone. D’Houphouët Boigny à Bongo en passant par Sassou Nguesso, Laurent Gbagbo, Blaise Compaoré, Alassane Ouattara, Idriss Deby, entre autres, les relations entre la France et l’Afrique n’ont aucun secret pour lui, souligne le même média.
A l’occasion de la sortie de son autobiographie, “Ils savent que je sais tout”, il a fait des révélations sur le financement de la classe politique française par des présidents africains, rapporte TRT.
A l’approche d’une élection présidentielle en France, Jacques Chirac, révèle Robert Bourgi, actionnait le mécanisme informel de financement en vigueur dans la Françafrique. Il missionnait alors “ce monsieur Afrique” de traduire “l’appel des fonds” auprès de certains présidents africains.
“ Un jour, (…) j’ai accompagné l’ambassadeur du Gabon à Paris chez Chirac qui était Président de la République. (…)Cela se passait dans le bureau de Dominique de Villepin (alors Secrétaire général de l’Elysée, ndlr), explique Bourgi à France 24. La porte mitoyenne s’ouvrait, Chirac entrait.(…) L’ambassadeur lui dit Monsieur le Président, pour votre action politique, le président Bongo m’a chargé de vous remettre cette mallette”, rapporte la même source.
Outre feu le Président Bongo, Bourgi explique qu’en 1995, Denis Sassou Nguesso du Congo, Mobutu Sese Seko de l’ex-Zaïre, Blaise Compaoré du Burkina Faso “contribuaient” à “au moins un million de dollars”.
En 2002, ce système recrutait deux nouveaux “contributeurs” : Abdoulaye Wade du Sénégal et Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire, “pour s’attirer les bonnes grâces de la France” pour le dernier cité, indique encore TRT.
Autres révélations de Bourgi, c’est l’influence des présidents français d’alors sur la vie politique en Afrique. D’après Bourgi, le président Laurent Gbagbo avait “gagné la présidentielle en Côte d’Ivoire” après que Sarkozy ait échoué à le convaincre de se désister au profit d’Alassane Ouattara.
“Je vais le vitrifier”, avait promis l’ancien président français, témoigne l’auteur.
Par la suite, l’ancien président Laurent Gbagbo passera 10 ans dans les geôles de la CPI, au pénitencier de Scheveningen (aux Pays-Bas) avant d’être totalement acquitté le 31 mars 2021, pour les accusations de “crimes contre l’humanité” qu’ils aurait perpétrés entre 2010 et 2011.
Robert Bourgi, né le 4 avril 1945 à Dakar, est un avocat et conseiller politique franco-libanais.. Il a été un des piliers de la Françafrique aux côtés de son mentor Jacques Foccart… D’Houphouet Boigny à Sarkozy en passant par les Bongo, Sassou, Gbagbo, Chirac et consorts, les relations entre la France et l’Afrique n’ont aucun secret pour lui.
La question du groupe Afrology: Quel crédit accorder aux gouvernements en place en Afrique noire francophone si de telles révélations sont fondées?
Source: Internet et agences de presse