POINT PRESSE

PROJETS

Mémoire d’esclaves

Inscrite à l’agenda de l’UNESCO en 2004, la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition (JISTNA) est célébrée le 23...

La banque de demain…

Afrology a lancé en 2020 un projet de création d’une banque d’épargne et d’investissement. La Banque de demain regroupe des africains de la diaspora répartis...

THOMAS SANKARA 1949-1987

Source : Internet

Né à Yako, en Haute-Volta (actuel Burkina Faso), Thomas SANKARA fait d’abord une carrière militaire, notamment à Madagascar, où il assiste à la révolution qui renverse le régime néocolonialiste. Ici, naissent ses idées d’une  » révolution démocratique et populaire « .

De retour en Haute-Volta, il est d’abord secrétaire d’Etat à l’information sous le régime de Saye ZERBO (1981) d’où il démissionnera. Il devient Premier ministre sous la présidence de Jean-Baptiste OUEDRAOGO (1983). Dans son discours d’investiture, le mot  » peuple  » revient 59 fois ! Il rencontre aussi en 1983, à New-Dehli Fidel CASTRO et Samora MACHEL (alors Président du Mozambique). Cette même année, OUEDRAOGO emprisonne SANKARA, mais il est libéré par son ami Blaise COMPAORE et devient Président. Commencent ici ses œuvres pour redonner au Burkina Faso une dignité, une autonomie et une indépendance économique (le fameux  » consommons Burkinabé « ) de par ses actes et ses discours (Thomas SANKARA fût très tôt contre l’injustice) : contre la domination historique des grandes puissances sur son pays et pour la participation du peuple au pouvoir, le mot d’ordre est que le pays doit vivre de ses propres forces et au niveau de ses propres moyens.

Ses grandes actions furent :

  • campagne massive de vaccination des Burkinabé qui fera chuter le taux de mortalité infantile alors le plus haut d’Afrique,
  • construction considérable d’écoles et d’hôpitaux,
  • campagne de reboisement : plantation de millions d’arbres pour faire reculer le Sahel,
  • grande réforme agraire de redistribution des terres aux paysans, augmentation des prix et suppression des impôts agricoles,
  • institution de Tribunaux Populaires de la Révolution (TPR),
  • grandes mesures de libération de la femme (interdiction de l’excision, réglementation de la polygamie, participation à la vie politique, etc.),
  • aides au logement (baisse des loyers, grandes constructions de logement pour tous),
  • et tant d’autres…

Il est assassiné par son bras droit COMPAORE suite à un coup d’état orchestré le 15 octobre 1987. Toute la population Burkinabé défile dans les rues pour pleurer l’enfant chéri et les jours suivants, des milliers de personnes se rendent sur sa tombe et condamnent ainsi le crime.

Ses grands discours:

 » Tant qu’il y aura l’oppression et l’exploitation, il y aura toujours deux justices et deux démocraties : celle des oppresseurs et celle des opprimés, celle des exploiteurs et celle des exploités. La justice sous la révolution démocratique et populaire sera toujours celle des opprimés et des exploités contre la justice néo-coloniale d’hier, qui était celle des oppresseurs et des exploiteurs.  » 3 janvier 1984, ouverture des 1ères assises des TPR –

 » Il n’y a pas de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société où la moitié du peuple est maintenue dans le silence. J’entends le vacarme de ce silence des femmes, je pressens le grondement de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte. J’attends et espère l’irruption féconde de la révolution dont elles traduiront la force et la rigoureuse justesse sorties de leurs entrailles d’opprimées. » 8 mars 1987, Ouagadougou

 » Le pillage colonial a décimé nos forêts sans la moindre pensée réparatrice pour nos lendemains  » 1983, Paris, Conférence Internationale sur l’arbre et la forêt

 » Il faut proclamer qu’il ne peut y avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont essayé de nous vendre 20 années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de salut en dehors de ce refus là. Pas de développement en dehors de cette rupture là. Il faut ranimer la confiance du peuple en lui-même en lui rappelant qu’il a été grand hier et donc, peut-être aujourd’hui et demain. Fonder l’espoir. « 

 » La plus grande difficulté rencontrée est constituée par l’esprit de néo-colonisé qu’il y a dans ce pays. Nous avons été colonisés par un pays, la France, qui nous a donné certaines habitudes. Et pour nous, réussir dans la vie, avoir le bonheur, c’est essayer de vivre comme en France, comme le plus riche des Français. Si bien que les transformations que nous voulons opérer rencontrent des obstacles, des freins. » A un journaliste américain –

 » L’esprit de liberté, de dignité, de compter sur ses propres forces, d’indépendance et de lutte anti-impérialiste […] doit souffler du Nord au Sud, du Sud au Nord et franchir allègrement les frontières. D’autant plus que les peuples africains pâtissent des mêmes misères, nourrissent les mêmes sentiments, rêvent des mêmes lendemains meilleurs.  » Août 1984, Conférence de presse –

 » Nous n’avons pas compris comment ils [Jonas SAVIMBI de l’Angola et Pieter BOTHA d’Afrique du Sud, pro Apartheid] ont eu le droit de parcourir la France si belle et si propre. Ils l’ont tachée de leurs mains et de leurs pieds couverts de sang. Et tous ceux qui leur ont permis de poser ces actes en portent l’entière responsabilité ici et ailleurs, aujourd’hui et toujours.  » Novembre 1986, discours fait à François Mitterrand, en visite à Ouagadougou

 » Parce que de toutes les races humaines, nous appartenons à celles qui ont le plus souffert, nous nous sommes jurés de ne plus jamais accepter sur la moindre parcelle de cette terre le moindre déni de justice. « 

Source : Rastafusion