POINT PRESSE

PROJETS

Mémoire d’esclaves

Inscrite à l’agenda de l’UNESCO en 2004, la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition (JISTNA) est célébrée le 23...

La banque de demain…

Afrology a lancé en 2020 un projet de création d’une banque d’épargne et d’investissement. La Banque de demain regroupe des africains de la diaspora répartis...

Suite de la série: viols de la Constitution

Le président burundais, Domitien Ndayizeye, envisage de modifier la Constitution, qui lui interdit d’être candidat à l’élection présidentielle prévue en avril 2005, et serait tenté de soumettre ce changement au référendum plutôt qu’au Parlement.

« Le président Domitien Ndayizeye envisage de modifier la nouvelle Constitution, en introduisant le suffrage universel direct pour l’élection du prochain chef de l’Etat et en permettant à ceux qui ont dirigé la transition de se présenter à cette élection », a expliqué à l’AFP un cadre de la présidence, qui a requis l’anonymat.

« Le président va se baser pour cela sur les demandes de la population au cours de la campagne d’explication de la Constitution qui est en cours », a-t-il ajouté.

Le texte de la nouvelle Constitution burundaise, qui doit être soumis à un référendum dont la date a été reportée une nouvelle fois mardi, interdit aux présidents de la période de transition entamée le 1er novembre 2001, le Tutsi Pierre Buyoya et M. Ndayizeye, son successeur Hutu, d’être candidats à la première présidentielle de l’après-transition.

Le texte prévoit aussi que le chef de l’Etat sera élu au suffrage universel direct, sauf pour le premier mandat, pour lequel il sera élu par le Parlement en avril 2005, au terme d’un processus électoral constitué de sept scrutins, conformément au calendrier de la Commission électorale.

Sans nier cette volonté attribuée au président Ndayizeye, son porte-parole, Pancrace Cimpaye, s’est montré prudent face à la presse.

« Nous allons attendre la fin de la campagne d’explication à la population mercredi, ce n’est qu’après qu’on saura la position face aux articles concernés », a-t-il déclaré aux journalistes.

« Le président Ndayizeye veut se présenter aux présidentielles et il est déterminé à aller jusqu’au bout », a commenté devant l’AFP un diplomate en poste à Bujumbura, sous couvert de l’anonymat. « Il faudra une grande opposition pour l’en dissuader », a-t-il ajouté.

Le propre parti de M. Ndayizeye, le Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), principal parti hutu du pays, a manifesté mardi son opposition à toute modification de la Constitution.

« Oui, nous avons appris que certaines personnes veulent modifier la Constitution, pour permettre aux chefs d’Etat de la transition de se présenter aux prochaines présidentielles », a confirmé à l’AFP Jean Minani, président du Frodebu et de l’Assemblée nationale, sans citer nommément M. Ndayizeye.

« Nous sommes opposés à toute modification de la Constitution car ce sera ouvrir la boîte de Pandore », a estimé M. Minani. « Il y a des gens qui sont en train de manipuler l’opinion en parlant de volonté populaire, je ne comprends plus ce qui se passe », a-t-il ajouté.

« Il n’y a que deux voies pour modifier la Constitution actuellement, ou faire un référendum séparé sur le point précis, ou passer par le Parlement », a poursuivi M. Minani.

La présidence peut modifier le texte et le soumettre directement au référendum, a estimé de son côté le cadre de la présidence qui évoquait les projets de M. Ndayizeye.

« Le président Ndayizeye est comme tous ses devanciers: il pense être le seul capable de diriger le Burundi, qu’il n’a pas de successeur capable après lui », a insisté un proche de M. Minani.

Le référendum prévu sur le texte de la Constitution, déjà reporté à deux reprises, « n’aura pas lieu le 22 comme prévu, et ceci pour respecter la loi qui nous impose un délai de 15 jours après la publication des listes électorales pour les recours éventuels », a expliqué mardi à l’AFP l’abbé Astère Kana, chargé de la Communication au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Le Burundi tente de sortir d’une guerre qui a fait environ 300.000 morts depuis onze ans, entre l’armée, dominée par les Tutsis, et des rebelles hutus. Depuis dix mois, un seul des sept mouvements rebelles poursuit la lutte armée.

SOURCE: Grioo.com