Le Zimbabwéen Marlon Chigwende veut créer son propre fonds de private equity
L’Afrique s’affirme de plus en plus comme un relais de croissance pour les fonds de capital-investissement partis, quelques années plus tôt, à la conquête des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), et qui en reviennent aujourd’hui, déçus par le ralentissement de la croissance économique de ces pays. Le Private Equity, littéralement Fonds Propres Prives, représente l’activité des institutions financières ou fonds d’investissement qui investissent en capital ou fonds propres dans des sociétés non cotées en bourse.
En prenant une participation en capital dans ces sociétés leur objectif est de réaliser une plus value à moyen terme soit en cédant la société à un industriel ou en l’introduisant en bourse. Le continent africain se classe désormais devant le Brésil et la Russie, en termes d’attractivité pour les placements en private equity », confirme Marina Stoop, analyste chez Credit Suisse. Mais le private equity nécessite un écosystème financier et réglementaire qui n’est pas encore assez développé, en Afrique. Même si le continent n’est pas assez mûr pour permettre à un grand nombre de fonds de dégager des taux de rendement interne intéressants, nous déplorions jusqu’ici l’absence d’investisseurs et économistes africains sur le continent.
Le Zimbabwéen Marlon Chigwenda qui occupe le poste de directeur exécutif et codirigeant de l’équipe en charge de conseiller Carlyle Group sur les acquisitions en Afrique subsaharienne, devrait quitter la firme américaine de private equity, après cinq ans de collaboration, selon une information donnée par Private Equity Africa.
L’expert zimbabwéen prévoit de mettre sur pied son propre fonds d’investissement, qui sera lui aussi focalisé sur des opérations en Afrique, et pourra compter en cela, sur une solide expérience. Avant de rejoindre Carlyle Group en 2011, il avait déjà été Directeur des financements directs pour l’Afrique chez Standard Chartered Bank, une institution très présente dans la structuration financière des projets dans la région. Il a aussi travaillé chez Goldman Sachs, JP Morgan et Greenhill & Co.
Aucune indication n’est encore donnée sur la taille du fonds que Marlon Chigwanda compte mettre en place, mais ce dernier ne manque pas d’ambitions. « On ne retrouve pas beaucoup de fonds en Afrique qui pèsent plus de 500 millions $. En 2015 plus de fonds ont été mobilisés pour l’Inde, que pour toute l’Afrique réunie », faisait-il savoir il y a quatre semaines, dans une interview accordée à Africa Global Funds.
La région de toutes les opportunités ne réussit pas toujours à attirer la masse critique d’investisseurs susceptible de soutenir un décollage durable de son économie et de son développement. Selon l’association africaine de capital investissement et capital-risque, la capitalisation totale des investissements privées en Afrique était de seulement 11 milliards $ au 31 décembre 2015, avec une forte domination de pays comme l’Afrique du sud, le Kenya, le Nigéria ou encore l’Egypte.
avec Agence Ecofin