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Souveraineté confisquée au Mali

La pauvreté est devenue un véritable commerce, et une source d’enrichissement pour certains. Hier, on achetait des esclaves avec des miroirs et des perles; aujourd’hui on achète un pays… avec des pupitres et des bancs. Après la confiscation d’un territoire par les djihadjistes et la France pour menaces terroristes, le Mali se voit aujourd’hui obligé de se soumettre aux injonctions du gouvernement Turc contre des travaux d’aménagement du siège du parlement. La question: Le gouvernement malien peut-il décider de la fermeture d’une école privée en Turquie?

LE MINISTRE MOHAMED AG ERLAF À L’ASSEMBLÉE NATIONALE: « LE COLLÈGE HORIZON NE DISPOSE PLUS DE STATUT LÉGAL POUR EXERCER EN RÉPUBLIQUE DU MALI »

Interpellé par le député Zoumana N’Tji Doumbia sur la situation des écoles ‘’Collège Horizon’’ au Mali qui alimente les débats, le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ag Erlaf a indiqué hier jeudi 14 septembre, en face des parlementaires que l’Etat du Mali n’a violé aucune loi en retirant à ‘’Collège Horizon’’ le droit d’exercer dans le secteur éducatif en terre malienne.

« Le Collège Horizon n’a plus d’existence légale en tant qu’opérateur dans le système éducatif malien », c’est ce qu’a clairement déclaré le ministre en charge de l’Education nationale, Mohamed Ag Erlaf, en réponse aux questions du député Zoumana N’Tji Doumbia. Qui croit que le gouvernement malien a violé la loi de 2012 relative à la création et à la gestion des écoles privées en retirant à ‘’Collège Horizon’’, le droit de s’occuper de ses établissements scolaires en territoire malien au profit de la Fondation ‘’Maarif’’. A laquelle, selon le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ag Erlaf, l’Etat turc a décidé de céder la gestion des écoles ‘’Collège Horizon’’.

« Ce n’est pas le ministre de l’Education que je suis qui a pris cette décision. Mais ce sont les deux Etats souverains du Mali et de la Turquie qui ont décidé de céder la gestion des écoles ‘’Collège Horizon’’ à la fondation ‘’Maarif » ». L’Etat turc a reconnu la fondation Maarif comme seule habilitée à reprendre la gestion des établissements Collège horizon, donc ce n’est pas une décision de l’Etat malien », a précisé le ministre de l’Education Nationale, Mohamed Ag Erlaf. Qui ajoute qu’en la matière, toute la procédure a été respectée et qu’aucune loi n’a été violée par le gouvernement malien. Contrairement dit-il, à ce qu’insinue le député Zoumana N’Tji Doumbia et certains parents d’élève. Et selon lui, la pertinence de la signature d’un accord entre deux Etats, relève du chef de l’Etat et non d’un ministre ou d’une autre personnalité. Dans la même dynamique, le ministre Mohamed Ag Erlaf a rappelé que le protocole d’accord signé entre le gouvernement à travers le Ministère de l’Education et la Fondation Turque ‘’Maarif’’ préserve les intérêts de l’Etat, des parents d’élèves, des élèves et du personnel enseignant malien qui travaille dans ces établissements. Car dit-il, dans le protocole d’accord, le gouvernement a obtenu la garantie du maintien ou l’amélioration de la qualité de l’enseignement dispensé, la réduction des frais de scolarité qui se situent selon lui, autour de 950 000 F CFA par an et enfin, le maintien du personnel enseignant et l’amélioration de leur condition de vie et de travail. D’après le ministre de l’Education nationale, l’État turc est un Etat sérieux qui tient ses engagements.

S’agissant de l’inexpérience de la Fondation ‘’Maarif’’ dans le domaine scolaire évoquée par le député Doumbia, le ministre Mohamed Ag Erlaf, estime que cette information n’est pas vérifiée. Avant de rassurer que le gouvernement turc est prêt à faire des investissements pour permettre aux élèves et aux enseignants de travailler dans de meilleures conditions.

« Les biens du collège horizon n’appartiennent pas aux deux Etats (Turquie et Mali). Hors la fondation ‘’Maarif’’ n’a pas encore de local et ni de matériels didactiques permettant aux 3200 élèves de reprendre les classes le 2 octobre », s’est inquiété le député Zoumana N’TjiDoumbia.

En réponse à cette question, le ministre Ag Erlaf a déclaré que les locaux et les matériels n’ont pas été retirés mais que ‘’Collège Horizon’’ n’a plus de droit d’exercer en territoire malien dans le secteur éducatif. Avant de donner l’assurance que toutes les dispositions sont prises pour assurer aux 3 200 élèves, les meilleures conditions de travail.

Parlant de la qualité de l’enseignement, le ministre Mohamed Ag Erlaf pense qu’elle n’était pas aussi bonne que certains le croient avec ‘’Collège Horizon’’. Pour preuve dit-il, sur les soixante-onze (71) boursiers d’excellence de cette année, il n’y avait qu’un seul élève de ‘’Collège Horizon’’.

Pour ce qui est de la supposée cession des actifs de ‘’Collège Horizon Mali’’ à ‘’Collège Horizon France’’, le ministre Mohamed Ag Erlaf a affirmé que ‘’Collège Horizon France’’ n’a pas un seul représentant au Mali et que le gouvernement n’a aucune connaissance de ses activités. Le ministre Mohamed Ag Erlaf a révélé par ailleurs qu’à l’origine ‘’Collège Horizon’’ a commencé d’exercer au Mali sous le couvert d’une association à but non lucratif. Mais paradoxalement, ses écoles font partie des établissements scolaires au Mali dont les frais de scolarité sont les plus élevés (950 000 FCF/an) et hors de portée du Malien lambda.

A noter que le problème tire ses sources du coup d’État manqué contre le président Turc Recep Tayyip Erdogan, qui soupçonne son ancien allié devenu adversaire, Fétoulah Goullen, promoteur des écoles ‘’Collège Horizon’’ à travers le monde, comme principal commanditaire.

Alors, après ce débat, l’affaire serait-elle close ? Pas si sûr ! Car d’après le député Zoumana N’TjiDoumbia, les plaignants ont la possibilité de saisir la section administrative de la Cour Suprême pour faire la lumière sur le dossier.

A suivre donc !

Lassina NIANGALY

Le Tjikan du 15 septembre 2017