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Pédophiles en liberté en Afrique

Pendant que des associations occidentales se battent contre le mariage forcé en Afrique (sic), d’autres drames se déroulent en silence… Un prêtre membre des Salésiens de Don Bosco, une congrégation active dans l’éducation qui gère des écoles dans le monde entier, est accusé d’avoir abusé de deux garçons en République centrafricaine. 

Il a été « retiré de son poste après que CNN a révélé les nouvelles accusations qui pesaient contre lui à ses supérieurs ». Auparavant, précisent nos confrères, « il a été couvert par les Salésiens qui l’ont déplacé d’endroit en endroit ». Dans une ligne du temps détaillée, CNN a retracé le parcours du prêtre, depuis le début des années 2000 jusqu’à aujourd’hui.

L’homme est notamment passé par Gand et Woluwe-Saint-Pierre, dans des établissements scolaires Salésiens. Il a aussi travaillé aux quatre coins du monde, à Lubumashi en République démocratique du Congo, mais aussi à Port-au-Prince en Haïti et à Kaga-Bandaro en République centrafricaine.

Luk Delft a été jugé pour ses agissements en Belgique. En 2012, il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et obligation de suivre un traitement psychologique. Il ne pouvait par ailleurs plus se trouver en contact avec des enfants pendant 10 ans, selon la décision de la justice. Cela ne l’a pas empêché de travailler pour Caritas en République centrafricaine.

Rappelé en Belgique

« Nous cherchions à lui trouver une fonction sans qu’il soit en contact avec des mineurs, assure le père Carlo Loots, membre des Salésiens de Belgique et créateur du centre de formation salésienne de Oud-Heverlee, cité par le quotidien français La Croix. Nous avions un confrère qui était l’évêque de Kaga Bandoro. La situation était catastrophique. Il lui fallait une personne pour s’occuper de la logistique, trouver de l’aide humanitaire, de la nourriture pour les déplacés de l’évêché. Le père Luk est parti pour prendre cette responsabilité.  »

« Cela s’est fait avec l’approbation de la Commission de probation de la justice belge et de sa congrégation  », ajoute le père Tommy Scholtès, porte-parole des évêques de Belgique, contacté par La Croix.

Qu’est-ce qui a bien pu dysfonctionner ? « C’est la question qu’il faut se poser maintenant au niveau des responsabilités. Elles sont au sein de la communauté, de la justice, de l’accompagnement qui n’a peut-être pas été ce qu’il aurait dû être. Il faut voir extrêmement précisément ce que quelqu’un qui a été condamné et qui a des conditions à observer, comment il les observe, que ce soit en Belgique ou ailleurs », complète Tommy Scholtès au micro de la RTBF ce jeudi soir.

Fin juin 2019, CNN présente son enquête au supérieur des Salésiens qui a pris la décision de rappeler son prêtre. La congrégation a ensuite signalé ce cas aux autorités belges. « La Fondation a exigé le 25 juin que les responsables des Salésiens le rappellent immédiatement et qu’il soit placé en résidence surveillée, et suspendu de manière préventive de toutes ses missions de prêtre durant l’enquête », précise Tommy Scholtès à La Croix.
Enquête judiciaire et audit externe

Sarah Callewaert, procureur du parquet de Louvain contactée par l’agence Belga, déclare pour sa part : « Nous avons ouvert une enquête judiciaire en septembre. Nous cherchons à savoir quels faits ont eu lieu. Nous allons demander à nos collègues centrafricains de nous communiquer les résultats de leur enquête car ils nous seront précieux. Nous ne savons même pas encore de combien de victimes présumées il s’agit, ni de quelle nature sont les abus ou encore à quel moment les faits se seraient produits. »

« Je crains qu’on ait des manquements graves à nos procédures de prévention. On a un travail à faire nous maintenant pour voir où se trouvent ces manquements, qui en a la responsabilité. Et Caritas a d’ailleurs démarré un audit externe indépendant pour faire la lumière sur tous ces manquements. Pour éviter que ce genre de choses atroces et terribles se reproduisent à l’avenir », affirme Julie Vanstallen, porte-parole de Caritas Belgique, à la RTBF.

Dans un texte publié sur Facebook, Caritas se dit « attristée et indignée » par ces révélations. « Nous exprimons notre compassion et notre solidarité aux enfants et à leur famille. Nous remercions ceux qui ont fait un pas en avant. Ils ont notre appui total pour dire leur vérité. À Caritas, nous travaillons constamment pour améliorer notre protection des enfants autant en République centrafricaine que dans le reste du monde, partout où Caritas travaille pour aider ceux qui se trouvent dans le besoin. Notre premier devoir est de protéger ceux que nous servons », peut-on lire dans ce communiqué qui figure aussi sur le site internet de Caritas.

 

Le 30 décembre 2019
Source: internet